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Je ne suis pas malade: le questionnement identitaire pendant un cancer


Dès le début des traitement, j'ai toujours refusé de dire "Je SUIS malade". L'utilisation du verbe "être" associée à la maladie me rebute! J'ai toujours préféré dire "J'ai un cancer". Bon parfois, cela donne lieu à des tournures de phrases un peu étranges, mais je refuse absolument d'utiliser le verbe "être".

Il y a plusieurs raisons à cela...




Maladie et état d'esprit

La raison principale pour laquelle je refuse de dire que je suis malade, c'est que je ne souhaite pas envoyer ce message à mon cerveau. Comme vous le savez peut-être, je crois beaucoup au pouvoir du cerveau et je m'intéresse énormément à la PNL (voir mon article dessus:)

https://www.lyrides.fr/post/ma-d%C3%A9couverte-de-la-pnl-pouvoir-illimit%C3%A9-d-anthony-robbins


Or, si je dis que je suis malade, le risque est grand que mon corps se comporte comme tel. Je ne veux donc pas m'associer à cet état et somatiser en conséquence. Surtout que jusque-là, je suis plutôt en forme (hormis les semaines de chimiothérapie, ça va sans dire!).


Il n'est absolument pas question de faire l'autruche concernant ma santé, mais au contraire de devenir actrice de mon parcours. Pour moi, dire "je suis", c'est subir. Dire "j'ai", c'est accepter un état, mais lui reconnaître son caractère temporaire et remédiable. Je me laisse totalement guidée par mon oncologue et je fais confiance à mon traitement. Mais je prends également ma part de responsabilité dans ce parcours. J'essaye d'agir sur les paramètres qui sont à ma charge: hygiène de vie, alimentation et état d'esprit. Vu que je "ne suis pas" malade, je peux envoyer des messages de guérison à mon cerveau et l'encourager à trouver des ressources pour se débarrasser des cellules cancéreuses. Je suis vraiment dans une démarche holistique pour envisager la chose d'un point de vue global.




La maladie et les autres

Dire "je suis malade", c'est également se créer une nouvelle identité auprès des autres. Cela aussi, je le refuse. Cela a été très dur de l'annoncer parce que déjà, cela rendait la maladie réelle. Mais par contre, je refuse d'être réduite à cela. Je ne souhaite pas que l'on me voie comme une personne malade. Ce n'est pas mon identité. C'est dans doute pour cela que la perte de cheveux était très difficile à accepter pour ma part. Comme je l'ai dit, je n'ai aucun symptôme. Les personnes qui me rencontrent ne peuvent pas se douter une seconde que j'ai un cancer si je ne leur dis pas. Or, la perte de cheveux (ou plutôt l'alopécie, car je n'ai pas perdu tous mes cheveux) fait qu'on remarque qu'il y a quelque chose qui cloche. Le choix d'une perruque n'est donc pas purement esthétique (même si effectivement, je préfère me voir avec!). On pourrait dire que je n'assume pas, mais ce serait faux. De toute façon, est-il question d'assumer? Je crois que j'assume suffisamment les traitements et le fait que j'ai besoin d'être accompagnée et aidée dans ce parcours. Je ne veux juste pas que les gens se limitent à ça. La frontière entre empathie et apitoiement est très mince, donc je leur donne un petit coup de pouce pour qu'ils restent du bon côté. Je ne suis pas malade, je suis bien plus que ça, j'ai des ressources!




Le questionnement identitaire

Etre confronté au cancer, c'est être poussé dans ses retranchements. Parce que la question de la mort se pose, on est amené à interroger son identité et ses choix de vie.


Déjà, j'ai commencé par douter de moi. Encore un drame, si j'ose dire. J'en avais déjà connus quelques uns qui m'avaient placée au centre de l'attention: j'avais annulé un mariage, puis j'ai fait partie de ces parents qui doivent passer par la case PMA quand tout un tas de bébés naissaient parmi mes amis. Ne chercherais-je pas les drames pour attirer l'attention? Sauf qu'en réalité, je déteste être le centre de l'attention. Même le jour de mon mariage (le bon, cette fois!), je redoutais les moments où tous les regards se poseraient immanquablement sur moi et j'ai cherché à les minimiser. Donc je suis sûre aujourd'hui que je ne cherche pas les drames. J'aspire à une vie simple, dans laquelle on me laisse tranquille en fait!


Par contre, je n'ai jamais douté de mes choix de vie. Même quand je me suis dit qu'il fallait vraiment profiter de chaque instant, je n'avais rien envie de changer. Cependant, je me découvre des aspirations plus grandes et une vraie volonté de me sentir utile dans la vie.


Bref, je suis Sandy, maman, femme mariée, sportive, curieuse de découvrir le monde, altruiste (mon métier me manque tellement), déterminée, intelligente, amusante, et je ne suis pas malade.


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