Voilà que la Nouvelle Année arrive, et on nous parle "Résolutions", "Nouvelles habitudes de vie", nouvelles routines, quoi!
Mais attention, ce n'est pas du tout de cela dont je veux vous parler. Non, moi je veux vous parler de ces moments où on se sent flancher, de ces dures périodes où l'on a du mal avec sa réalité.
Avant de vouloir devenir une meilleure version de soi-même, ou d'envisager de sortir de sa zone de confort, encore faut-il y être...

Mais c'est quoi une routine?
Par routine, je n'entends pas "miracle morning" ou routine du soir. Il ne s'agit pas des choses que l'on s'impose, mais de toutes ces petites actions qui se sont imposées d'elles-mêmes à nous lorsqu'on se sentait parfaitement bien. Toutes ces choses, infimes ou non, à un moment où on se sentait au top (ou juste bien, c'est déjà pas mal!).
C'est là que je pense qu'un travail de réflexion sur les routines est essentiel. Il est intéressant d'effectuer une comparaison entre notre routine d'avant et celle qui est la nôtre aujourd'hui.
Que faisions-nous quand on était bien et que nous ne faisons plus maintenant?
Ou à l'inverse, quelles sont ces nouvelles choses que nous faisons alors que notre moral est au plus bas et que nous ne faisions pas avant?
En général, il s'agit de comportements très factuels qui étaient adoptés tout au long de la journée, ou de manière hebdomadaire, voire mensuelle...

Savoir adapter sa routine pendant une mauvaise passe
Les derniers moments où je vivais ma meilleure vie remontent à Septembre 2021. J'étais en attente de diagnostic, ça sentait bien le roussis, mais tant que des mots n'étaient pas posés, je continuais ma vie de manière plutôt guillerette.
J'avais un quotidien bien rempli: je me levais à 6h30, je me préparais tranquillement, j'allais réveiller mon fils. On prenait le petit-déjeuner en famille, puis je le préparais et nous partions pour l'école à 8h15. Oui, nous aimons bien prendre notre temps, et cela vaut le coup de se lever suffisamment tôt pour ça! Ensuite commençait ma journée de classe où j'étais à fond jusqu'à 17h. Je ne prenais que 20/30 minutes pour déjeuner et je travaillais beaucoup sur le temps du midi.
Le soir, je récupérais mon fils à 17h30. Il prenait le goûter et ensuite, je faisais ma séance de sport avec lui. Séance pas toujours de qualité, mais comme on dit "Mieux vaut fait que parfait!"
Le mercredi, soit je travaillais (une fois par mois pour préparer ma classe dont j'effectuais tout le gros du travail en amont pendant les vacances scolaires), soit je m'occupais de mon fils. Au programme: balade impérative et activités en tout genre!
Quand mon diagnostic est tombé et que les traitements ont commencé, toute ma vie a été chamboulée. Ma bouée de sauvetage a été de me raccrocher à cette routine. Je pense vraiment que c'est ce qui a préservé ma santé mentale et m'a permis de continuer à avancer.
Mais il m'a fallu faire preuve de beaucoup de flexibilité et adopter deux routines en réalité.
Il y avait ma routine de semaine de chimio et ma routine de semaine sans chimio.
Les semaines sans chimio, je continuais à me lever le matin et à emmener mon fils à l'école, matin et soir, désormais à pied et avec un Podcast dans les oreilles (quand j'étais seule, ça va sans dire!). J'ai juste décalé mon réveil à 7h, puisque l'on part désormais plus tard. En rentrant, j'avais besoin de m'occuper. Ces dernières années m'avaient montré que j'avais besoin de stimulation intellectuelle puisque je m'étais lancée dans le CAFIPEMF et qu'en septembre 2021, j'avais commencé des fonctions de Maitre-Formatrice (pour former les nouveaux professeurs des écoles). Je crois que je faisais ça aussi pour augmenter mes revenus (on sait tous comment ça a fini, ahah!) et car je pensais que mon épanouissement passait par la reconnaissance sociale ( dont je me fous totalement aujourd'hui!).
Bref, j'ai très vite eu l'idée de mon application, dont la création m'a occupée jusqu'en Juillet 2022 (je suis littéraire moi, pas codeuse!) et j'ai également créé ce blog dont l'alimentation prend un temps certain! Je m'attelais à tout cela le matin. Le midi, je faisais ma pause sport quotidienne et je déjeunais. L'après-midi était consacré à des tâches diverses de la maison, comme désencombrer. Au moins, j'avais le temps de remplir mon Vinted! Et je finissais par une petite pause séries avant de partir chercher mon fils.
Les semaines de chimio, je partais le mardi en taxi avec un Podcast dans les oreilles, et après c'était au lit pendant 3 jours! Ensuite, j'essayais de réintégrer tous les moments de repas familiaux, et puis, petit à petit, je faisais la larve sur le canapé en observant la vie de famille autour de moi. Je recommençais à faire du sport le samedi ou le dimanche.

L'abandon des routines ou la fracture!
C'es presque une étude de cas que je vous présente! Vous avez sans doute remarqué que je parlais au passé? C'est parce que petit à petit j'ai brisé cette routine...
Depuis Octobre 2022, j'ai eu mon lot de grosses douleurs et de reprise de chimio agressive! Peu à peu, j'ai arrêté de faire les trajets scolaires, j'ai arrêté de faire du sport. Je continuais à écrire pour le blog, j'ai lancé l'application, mais mon occupation était largement moindre.
Je n'écoutais plus de Podcasts inspirants puisque je n'avais plus de trajets scolaires et j'ai arrêté de le faire dans le taxi.
Je ne dis pas que ces ruptures n'étaient pas légitimes, mais je me suis enlisée dedans et il en a découlé que mon quotidien était plus difficile. Et mon mental était loin du top.
Je pense sincèrement que ce qui m'a sauvée, c'est que j'ai pris conscience que je n'aimais pas ce que je devenais et que j'ai dit "Stop!" Et j'ai réfléchi. J'ai réfléchi à tout ce qui avait changé, non pas dans ma vie (c'est assez évident!), mais à tout ce qui avait changé dans mon quotidien. Et il a fallu remettre des choses en place!
C'est là que réside le gros du travail. Je suis désolée de vous le dire, mais c'est loin d'être facile. Si vous attendez que la motivation tombe du ciel, vous risquez d'attendre longtemps. Il va être nécessaire de faire preuve de discipline. Pourquoi j'utilise le terme de "discipline"? Parce qu'il s'agit de faire les choses, même si vous n'en avez pas envie. Vous savez, comme ces tâches au travail qui nous ennuient au plus haut point, mais qu'on est obligé d'accomplir...

Comment faire quand on n'a pas envie et que c'est au-dessus de nos forces?
J'aurais deux conseils: le premier est de s'écouter, mais pas trop! Si on cherche, on trouve! On va bien finir par trouver une raison valable qui légitimerait de ne rien faire. Personnellement, j'annonce les choses à moi-même, mais aussi à une tierce personne.
Je disais à mon mari que ce soir, c'est moi qui irais chercher notre fils. Je disais à un ami qu'aujourd'hui, j'allais faire du sport. Cela me pousse à tenir parole. Et puis je programme la chose. Bon, pour les trajets scolaires, il n'y a pas trop le choix. Mais pour le sport, je fixe le moment où je vais faire ma séance. Et puis j'enfile une tenue de sport. Parce que bon, une fois qu'on a mis la tenue adéquate, sur un malentendu, bah on fait du sport! Surtout que c'est l'hiver et que la tenue débardeur/legging n'est guère confortable pour cocooner!
Deuxième chose: on y va étape par étape. Si on n'est pas du matin, on ne décide pas, un jour, de se réveiller désormais à 5h du matin. Sinon, on ne va pas tenir! Moi, je mise sur le "5 minutes, c'est déjà bien!".
Les premières fois où j'ai recommencé à emmener mon fils, j'étais accompagnée de mon mari, parce que j'avais peur et que je ne m'en sentais plus capable. Une fois que j'ai été rassurée, j'ai pu refaire cela seule (et pouvoir écouter des podcasts par la même occasion!).
Quand j'ai repris le sport dernièrement, je me suis contentée de faire du Pilates car c'est une activité douce (mais difficile, ne vous fiez pas à mon usage du verbe "se contenter"!). Et des séances courtes. C'était déjà bien suffisamment challengeant.
Depuis, je sens que ça va mieux dans l'ensemble. Je reste affaiblie, mais le moral remonte. Je recommence à aller de l'avant.
Avoir un regard réflexif sur sa vie est tout le temps nécessaire, et encore plus quand on traverse une mauvais passe. Revenir sur les moments où on était bien, c'est plus que de la simple nostalgie. C'est aussi avoir des clés pour remonter la pente. Et je pense que les routines sont un levier puissant pour reprendre le dessus dans ces périodes difficiles de la vie...