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Ne plus se sentir coupable de faire de la peine à ses proches à cause de la maladie

De tous les sentiments que j'ai eu à gérer au moment où le diagnostic du cancer est tombé, je crois que le plus dur a été celui de me sentir coupable. Bien sûr, il a fallu accuser le coup pour soi. Ensuite, il a fallu l'annoncer à ses proches. C'était déjà une épreuve en soi car cela rendait le cancer réel. Mais j'ai eu énormément de mal à gérer cette annonce car je savais qu'ils allaient ressentir beaucoup de tristesse à cause de moi. Oui, à cause de moi, et je m'en voulais énormément.


Il faut savoir que j'ai eu un diagnostic au long cours, car ma forme atypique n'a pas facilité les choses. D'abord, on a cru à une infection, puis à un lymphôme, et enfin le cancer du côlon s'est révélé. Et croyez-moi, plus les preuves s'accumulaient, plus je marchais sur des oeufs avec mes parents. J'en ai encore les larmes aux yeux lorsque je repense à ces moments. Je revois mon père qui cherchait désespérément une autre cause à mes maux et qui me demandait d'en référer à mes médecins. Je me revois tatônner, lâcher le mot "lymphôme", puis multiplier les "peut-être", les "il est possible", poser le mot "tumeur". J'essayais de minimiser au possible jusqu'à ce que la vérité toute crue ne puisse qu'exploser.


Cette culpabilité, je la ressens encore aujourd'hui. Mais ma participation à un atelier-débat avec le psycho-oncologue Giacomo Di Falco m'a donné des pistes pour m'en libérer.




Je ne suis pas la maladie

Cela peut paraître évident, mais je ne suis pas le cancer. Cette distinction est essentielle pour se détacher de la culpabilité. Parce qu'en fait, ce n'est pas moi qui cause de la tristesse, ce ne sont pas mes actes, mon comportement. C'est la maladie, et elle seule qui rend les gens tristes. C'est elle qui fait que mes proches sont inquiets pour moi.

Je me suis rendue compte que cette confusion entre moi et la maladie jouait un grand rôle dans ma culpabilité. Je n'ai absolument pas cherché à développer cette pathologie, ce n'est pas de ma faute. Et dès lors qu'on accepte que nous n'y sommes pour rien, il est plus facile d'accepter également que nous ne sommes pas à l'origine de la tristesse des autres non plus...




La cause de la tristesse des autres

Giacomo Di Falco m'a également invitée à envisager la tristesse de mes proches sous un autre angle. Si mon entourage est triste, c'est parce qu'ils m'aiment et que je compte pour eux. N'est-ce pas finalement une jolie preuve d'amour?

Donc est-ce que je me sentirais mieux s'ils ne sentaient pas tristes? Il est fort à parier que cela m'enfoncerait au contraire! Il est bien mieux de sentir entouré d'amour, quitte à ce que notre situation cause des émotions négatives.


Cette prise de conscience m'a fait prendre beaucoup de recul: j'ai ainsi pu remplacer le "je ressens leur tristesse" par "je ressens l'amour qu'ils me portent". Et c'est beau. C'est beau de se sentir aimé et soutenu dans les moments difficiles. Cela me porte et me donne davantage de forces pour combattre et pour guérir.




Leur donner un rôle dans notre parcours

La tristesse de nos proches est totalement légitime. Eux aussi vont chercher un exutoire. Ils vont chercher à nous montrer que nous sommes importants pour eux. Certains seront peut-être maladroits, certains vont peut-être s'éloigner. Peur de nous montrer leur tristesse, peur de nous enfoncer davantage, vécu personnel avec la maladie, souvenirs douloureux. On a tous nos filtres, voyez-vous.


Mais certains, beaucoup même, sont ravis de nous proposer leur aide. Et là, je pense qu'il est essentiel de l'accepter. C'est difficile de se sentir dépendant, mais cette dépendance ne transcenderait-elle pas le concept d'entraide au final? Parce qu'en fait, eux aussi sont aux prises avec notre santé. C'est du gagnant-gagnant. On compte pour eux, rappelez-vous.


Cela a été dur pour moi aussi. Mais c'était libérateur de leur dire que s'ils voulaient être là pour moi, je leur laissais une place. Voilà ce qu'ils pouvaient faire pour m'aider. Tout en ayant conscience qu'eux aussi ont leur vie et leurs difficultés à gérer et de ne pas le prendre personnellement s'ils ne peuvent pas répondre à mes appels à un moment.


C'est justement pour lever ces barrières et ces malentendus que l'application Lyrides est née. Et elle m'a tellement facilité la vie lors de ma dernière cure difficile que j'aimerais que tout le monde puisse bientôt en profiter...

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