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Passer de bonnes fêtes malgré la maladie

Déjà, en temps normal, la période des fêtes peut représenter beaucoup de pression: les cadeaux, les repas de famille, la fatigue... Rajoutez à ça, une bonne dose de traitement et les fêtes peuvent paraître insurmontables.

J'aime tellement cette période de festivités que je souhaite que tout se passe parfaitement bien. Et pour y arriver, ma solution est très simple: je refuse tout bonnement de me mettre quelque pression que ce soit...





Le casse-tête des cadeaux et du repas

Pour moi, Noël, ça va bien au-delà des cadeaux. La preuve, c'est que dès que l'on installe le sapin, c'est déjà Noël!

Ici, on fait très simple: la liste des bénéficiaires est très réduite. On fait des cadeaux uniquement aux enfants! Bien sûr, on se fait des cadeaux avec mon mari, mais pour les autres adultes de la famille, on n'offre rien. C'est ancré dans nos habitudes familiales, et en fait, on se rend compte que ça ne manque absolument pas. Ce qui compte pour nous, c'est de passer un bon moment avec nos proches autour d'un bon repas. Il n'y a que nos parents qui font exception, mais du coup, on privilégie les cadeaux non matériels qui seront réalisés plus tard. Ce qui permet aussi d'échelonner les dépenses. On fait des sorties ou un resto dans les mois qui suivent, et ça permet à nouveau de se retrouver pour partager un bon moment.


En ce qui concerne le repas, dans ma famille, encore une fois, c'est No prise de tête. Cela fait plusieurs années qu'on a abandonné les plats traditionnels et qu'on se fait une bonne raclette. Cela peut en choquer certains, mais comme ça, tout le monde reste autour de la table et les préparatifs sont réduits au minimum. De plus, on se répartit les charges: moi, je suis préposée au dessert car j'adore la pâtisserie. Je sais que je vais passer un moment plaisant à préparer et cela me fait vraiment plaisir.


Avec tout ça, je peux vous dire que les dépenses sont assez réduites, et avec un budget limité, c'est très bien comme ça. Vraiment, j'estime que l'esprit de Noël, ce n'est pas l'étalage de décoration, ni la débauche culinaire et encore moins la profusion de cadeaux. On s'attache avant tout aux moments de partage en famille.




La fatigue de la valse des repas

Les repas qui se multiplient, croyez-moi, je connais. On fête Noël dans ma famille, dans la famille de mon mari du côté de sa mère, puis du côté de son père (divorce oblige!), et enfin on se fait un repas avec le parrain et la marraine de notre fils. Et enfin, il faut enchaîner avec le réveillon du jour de l'an! Avant, cela ne me posait pas de problèmes, et je trouvais même ce marathon assez amusant. Mais avec la maladie et la gestion de mes cures de chimiothérapie qui m'épuisent, ça l'est beaucoup moins.


J'ai eu la désagréable surprise de devoir reprendre des chimiothérapies très lourdes, ce qui impacte forcément la période des fêtes et demande un aménagement spécifique.

Déjà, au niveau de mon équipe médicale, j'ai fait décaler le planning (avec leur accord), car il était absolument hors de question de me farcir une cure la semaine de Noël. Sans quoi je n'aurais pas pu en profiter avec mon fils et ma famille, et c'est bien ce qui compte le plus pour moi. On ne peut donc pas caser tous ces repas. Tant pis! On garde le 24 et le 25 forcément, et pour les deux autres repas restants, ils sont ajournés à ma prochaine semaine sans chimio, soit deux semaines plus tard. En ce qui concerne le 24, nous quitterons le repas quand la fatigue se fera sentir. Hors de question de prolonger juste pour faire plaisir aux autres. C'est ma santé et mon bien-être que je priorise, et je connais la quantité de sommeil dont j'ai besoin. Et je le ferai sans culpabiliser, parce que je suis au clair avec ce que j'attends de cette période: profiter, mais sans m'épuiser.


Pour le jour de l'an, comme l'année dernière, ce sera une semaine de chimio. Donc nous allons tout simplement rester entre nous, avec un repas Picard, et un décompte à 22h (pour marquer le coup pour notre fils). Nous serons couchés largement avant minuit, et ça nous va très bien. Nous avons été invités à plusieurs soirées où on nous propose de passer juste une heure et de ne nous occuper de rien, etc... Tout cela est proposé avec une extrême bienveillance et c'est vraiment gentil. Mais je sais d'avance que la perspective de devoir m'habiller pour sortir sera au-dessus de mes forces. Pour bien faire, il faudrait que je puisse sortir en pilou-pilou et sans maquillage. Mais que voulez-vous? Il me reste encore un minimum de dignité pour ce genre d'occasion: soit je me mets sur mon 31, soit je reste au niveau zéro! A nouveau, je ne culpabilise absolument pas de refuser. Le mot "non" est une réponse entière et ne nécessite pas de justification supplémentaire. Il est primordial de respecter le rythme de son corps pendant cette période particulière. Faites comme bon vous semble: si vous souhaitez vous coucher à 22h, allez-y; si vous avez envie de faire la fête jusqu'au bout de la nuit, foncez. Bien sûr, cela me manque de ne pas faire une soirée avec nos amis depuis 3 ans (2ème année de traitement + confinement 2020), mais si je veux guérir et avoir la chance d'en vivre d'autres, je fais ce qui est juste pour moi. En un mot: je me respecte!


Enfin, on peut aussi être confronté à des proches qui voudront donner leur avis sur votre maladie ou vos traitements. En plus, des débats politiques et sociaux (sinon, c'est pas drôle!). Mais si l'on me suggère de manger moins de sucre, de boire de la tisane de presles ou de faire une semaine de jeûn pour guérir mon corps, j'acquiescerai joyeusement et je lancerai un autre sujet. Je suis passée maître dans l'art de rester diplomate et de ne pas m'engager dans des argumentations fatigantes et stériles.






La question de l'alimentation

Les repas de Noël et du jour de l'an sont, par essence, trop gras, trop sucrés, trop salés et trop alcoolisés! Bien sûr, tout ce qui va à l'encontre des recommandations quand on essaye de prendre soin de sa santé. Oui, je mange beaucoup de légumes et de protéines végétales, oui, je consomme peu d'aliments transformés, de sucres et d'alcool en temps normal. Mais il y a aussi une phrase que j'aime bien: au lieu de se préoccuper de ce qu'on mange entre Noël et le jour de l'an, mieux vaut se préoccuper de son alimentation entre le jour de l'an et Noël! J'estime que ce ne sont pas deux semaines d'excès qui vont ruiner une santé et réduire une espérance de vie ou faire plonger vers la récidive...


Après, je nuance mon propos parce que je connais bien mon corps également et que j'ai appris à être raisonnable. Je ne vais me priver d'aucun plat, mais je ferais attention à la quantité. En effet, après des semaines et des mois de chimio, mes capacités digestives ne sont plus ce qu'elles étaient. Je sais pertinemment que si je mange trop, et trop gras, je vais me sentir mal et passer de mauvaises nuits. Donc c'est à moi de voir. Mais je sais passer mon tour quand il s'agit de se resservir!


Concernant l'alcool, je suis plus méfiante. La consommation d'alcool est néfaste: il dégrade l'ADN et les cellules, ce qui peut provoquer des mutations génétiques. Etant donné que la forme du cancer de colon que j'ai développée vient d'un gêne qui a muté, vous comprendrez aisément ma réticence. Je n'ai pas très envie d'aggraver les choses. En plus, je suis sous antidouleur H24 (j'en prends toutes les 4 heures) et je ne suis pas sûre que ça fasse bon ménage. Et enfin, je suis récemment tombée sur les chiffres suivants: le risque de récidive augmente de 30 à 50% pour le cancer du sein à partir de 3 verres par semaine (source: the LACE study). Je pense que c'est valable pour les autres cancers. Bien sûr, cette étude a été menée pendant 7 ans. On est donc loin d'une consommation sur deux semaines. Mais je sais que j'apprends à me passer d'alcool et je me limiterais.


Voilà comment je vais passer de bonnes festivités. Je vous souhaite donc par avance de très joyeuses fêtes de fin d'année et d'en profiter de la manière qui est juste pour vous!

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