Rester impliqué(e) dans la vie de son enfant malgré la maladie (et en général quand on est débordé!)

La rentrée est de retour, et les traitements ne me laissent pas de répit. Je vais donc passer moins de temps avec mon enfant, et sur ce temps réduit, il y aura des moments où je serai forcément moins en forme.

Mais c'est vraiment fondamental pour moi de continuer à montrer que je suis présente et de répondre à ses besoins.

S'impliquer dans la vie scolaire

Pour moi, la base, ça reste l'école. C'est sans doute une déformation professionnelle parce que je suis prof. Mais il s'agit aussi d'être réaliste, les enfants y passent quotidiennement plus de temps qu'à la maison. C'est donc quelque chose de fondamental pour eux: ils y construisent leurs apprentissages et leurs relations sociales. C'est leur futur "moi" adulte qui est en devenir.

Je commence donc à montrer à mon fils que je fais équipe avec le personnel enseignant et que je leur accorde ma confiance pour s'occuper de lui quand je ne suis pas là. Comment? En allant assister aux réunions tout d'abord. Cette année, elle tombe une semaine de traitement, donc je ne serai pas au max de ma forme un vendredi soir. Mais je prends sur moi pour deux heures. Et puis, c'est important pour moi d'aller informer l'école de notre situation pour qu'elle soit vigilante s'il y a un changement de comportement de mon enfant.

Et puis, dès que je peux, je participe également à la vie scolaire. J'ai ainsi pu encadrer le carnaval l'année dernière et nous avons passé la journée à la kermesse en famille. C'était d'ailleurs un challenge car cela tombait une semaine de chimio et j'étais vraiment à plat. J'ai dû passer la dernière heure assise sur le sol de la cour, mais ça valait vraiment le coup...

Si je n'avais pas pu assister à la réunion de rentrée, j'aurais demandé un rendez-vous. Je vois trop de parents qui ne viennent pas et je me demande souvent quelle image cela renvoie à leur enfant.

Même si mon fils a gardé la même maîtresse (et je suis ravie!), je veux savoir comment il vit cette rentrée. J'estime que c'est le minimum que de connaître la personne avec qui il passe le plus de temps. Elle voit des facettes que l'on ne voit pas...

D'ailleurs j'ai une liste de questions toutes prêtes qui sont valables pour toute la maternelle:

- comment est-il en classe? Heureux? Fatigué? S'ennuie-t-il?

- est-ce qu'il dort pendant le temps calme? (Il est en Moyenne Section donc il n'y a plus de sieste et c'est un changement conséquent). Est-ce qu'il mange bien à la cantine?

- comment se comporte-t-il avec les autres en classe, et dans la cour?

- quelles sont les activités qu'il aime faire et celles qu'il aime moins?

- est-ce qu'il participe, prend la parole?

- où en est-il au niveau des apprentissages (motricité, vocabulaire, tenue du crayon...)

- quels sont ses points forts, faibles? En quoi pourrait-il s'améliorer?

C'est un peu le check up à chaque rencontre pour avoir une approche globale de sa scolarité. Et puis, comme ça, cela me donne des idées d'activités et de jeux à lui proposer à la maison lorsqu'on est ensemble...

Il y en a d'autres qui passent beaucoup plus de temps que nous avec notre enfant: les copains et les copines! J'essaye donc de faire connaissance avec eux, ainsi que leurs parents. Quand on a organisé son anniversaire, nous avons proposé aux parents de rester prendre l'apéro à la fin de la journée. C'était vraiment bien parce qu'on avait le temps de discuter. J'aime aussi beaucoup voir comment mon fils joue et se comporte avec ses amis. Du coup, lorsque je vais le chercher à l'école, il prend le goûter devant l'école, puis je le laisse jouer avec les copains. Si ça ne tenait qu'à moi, nous rentrerions directement. Mais je m'adapte à lui et il voit que je m'intéresse à son réseau social.

Une vraie vie de famille

Le dîner est un moment privilégié pour nous. Depuis que je réussis à sortir du lit les semaines de chimio, il me tient à coeur de participer à ce repas. Même si j'ai peu d'appétit. Même si je suis fatigué. C'est important pour moi, car c'est un moment où l'on est posé. C'est sans doute celui où on échange le plus sur nos journées.

Nous avons également commencé à mettre en place un conseil de famille: pour l'arrivée de l'automne, nous nous sommes interrogés sur les envies que nous avions pour cette saison en termes d'activités, de sorties, de repas. Je n'ai pas de visibilité à plus de deux mois, mais c'est l'occasion de prévoir des choses en famille et que tout le monde se sente concerné. Et puis c'est vraiment sympa à faire. Bon c'était surtout moi et mon mari qui proposions les idées, mais ça enthousiasmait beaucoup notre fils!

Enfin, nous continuons à faire une sortie par mois consacrée à notre fils. Et celle-là, il vaut mieux la programmer. Parce que si ce n'est pas inscrit dans notre agenda, elle a tôt fait d'être remplacée par une invitation ou autre. Or, c'est une journée qui nous fait sortir de notre routine quotidienne et que nous partageons tous les trois. Ce serait dommage de manquer ça.

Ne pas hésiter à se faire relayer

On ne va pas se voiler la face: on n'a pas la même qualité de vie quand on a un traitement. La charge mentale peut vite être assez lourde. Pour vivre pleinement les moments avec mon fils quand je suis bien, je fais bien attention à ne pas m'épuiser quand je suis mal! Cela peut paraître évident, et pourtant, j'ai été la première à vouloir jouer la superwoman au début et à me dire que j'arriverais à gérer. Spoiler: c'est faux! Après une cure, j'ai besoin de repos. Je préfère donc déléguer et que mon fils aille dormir chez ses grand-parents ce jour-là. C'est d'ailleurs pour ça que mes cures se font le mardi: il passe donc son mercredi là-bas sans que cela perturbe le rythme scolaire. Et puis je sais qu'il s'amuse. Cela me culpabilise moins. Mais ce relais est vraiment super important pour moi. Ainsi quand il rentre, je suis déjà un peu ressourcée...